SEBASTIEN VONIER

Artiste en résidence à Monflanquin de mars à juin 2004.

Né en 1975. Vit et travaille à Rennes.

Que cherche-t-il à retrouver ? A-t-il d’ailleurs à retrouver quelque chose ?
Ne souhaite-t-il pas d’abord se mesurer à des distances, à les éprouver ? Cette épreuve de la distance, faut*il la relier à la déstabilisation réciproque du conceptuel et du fictionnel ? Pourquoi cette allure extérieure incertaine, prête à se dissoudre dans la consistance du mur ? L’utilisation du blanc gèle-t-il toute identification possible ? Cette neutralisation, reflète-t-elle de la gratuité, de la légèreté ou de la complaisance ? Ou bien est-elle une audace sans égards pour l’économie et la norme ? Que faire ? Se renseigner ? Se plaindre ? Qu’est-ce qu’il attend ? Quelque chose ne va pas ? La couleur ? Le modèle ? Vous voulez réfléchir ? La fonctionnalité peut-elle être considérée comme un angle d’approche ? Mais est-ce si simple ?
Peut-on avaler la chose d’une seule traite ? Alors ? Vous disiez ? Qu’est-ce qui vous prend ? Sur quoi donc porte votre remarque ? Pourquoi cette inversion s’est-elle opérée ? Estime-t-il la partie trop inégale ? devine-t-il que la proposition qui prend corps ne cédera rien ? S’est-il laissé convaincre par la légitimité d’un passage en force ? Mais défendre quoi ? La possibilité d’une démarche dans plusieurs directions ? L’intéraction des contraires ? La récurrence d’un répertoire formel ? Vous vous étonnez ? Vous insistez ? Pourquoi essaie-t-il de vous retenir ? De vous tirer en arrière ? Vous n’êtes quand même pas le premier à vous interroger ? Est-ce une sorte de partition qui nécessite une intervention extérieure pour lui donner sens, l’ordonner et par là lui donner vie ? Ou alors une forme elliptique, scandée d’espaces vides, incomplète, entre représentation et abstraction ? Le regard doit-il se placer entre forme et sens, fonction et devenir ? La référence n’est donc pas ici gage de validité ? Que leur reste-t-il ? Où voulez-vous les mettre ? Des preuves de quoi ? Personne ne se rend compte de rien ? N’a-t-il pas remanié l’intrigue en profondeur ? Mais, dites-moi, ne s’agit-il pas d’autre chose ? D’une nouvelle ouverture ? D’une singulière méfiance ? D’une stratégie de séduction ? Peut-être est-ce là une inaptitude à éteindre le réel ? Pourquoi souriez-vous ? Vous nous faites le coup de la lettre volée ? De quoi il se mêle celui-là ? Vous voulez dire que ? Oui, mais encore ? Difficile d’évaluer le degré de présence ? Vous ne savez plus voir ? Doit-on s’en tenir aux recettes connues ? Se résigner à conserver des fragments isolés, déplacés de leur contexte, entassés dans des réserves ? Le souci d’éviter toute pesanteur est-il compatible avec celui d’élaborer une construction rigoureuse, active ? Alors quoi ? Spectralisation ? Banale oscillation entre le visible et l’invisible ? Possibilité d’assumer l’apparence multiple et masquée ? Vous sortez de l’exposition ? Vous cherchez quoi, au juste ?

Didier ARNAUDET

Sébastien VONIER
Artiste en résidence à Monflanquin
de mars à juin 2004
Catalogue 16 pages couleurs – 16 x 21 cm . + Couverture et photographies couleurs
Epuisé
Texte : Didier ARNAUDET